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La Revue Nouvelle
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La Revue Nouvelle / Joelle Kwaschin
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Titre : La Revue Nouvelle Type de document : texte imprimé Auteurs : Joelle Kwaschin, Directeur de publication, rédacteur en chef Editeur : Bruxelles [Belgique] : La Revue Nouvelle Langues : Français [périodique] Voir les bulletins disponibles Rechercher dans ce périodique La Revue Nouvelle [texte imprimé] / Joelle Kwaschin, Directeur de publication, rédacteur en chef . - Bruxelles (1050, Belgique) : La Revue Nouvelle.
Langues : FrançaisLa Revue Nouvelle, 9. Pour la démocratie, prendre au sérieux le populisme / Van Campenhoudt Luc
Titre de série : La Revue Nouvelle, 9 Titre : Pour la démocratie, prendre au sérieux le populisme Type de document : texte imprimé Auteurs : Van Campenhoudt Luc, Auteur Editeur : Bruxelles [Belgique] : La Revue Nouvelle Année de publication : 2012 Importance : 98 p Langues : Français Catégories : Analyse ; Démocratie Index. décimale : B.01.1. Démocratie Note de contenu : édito
Les trois victimes de l’affaire Martin: Luc Van Campenhoudt
le mois
Les nostalgiques du sang et les pigeons du décalogue: Dan Kaminski
On ne connait pas le dossier: Joëlle Kwaschin
Louvain-la-Neuve a quarante ans. Des utopies bâtisseuses aux confrontations refondatrices: Paul Thielen
Kokopelli : faut-il libéraliser le marché des semences ?:Paul Nihoul
Du flash trading au robot pricing : l’innovation d’Amazon: Roberto Fernandez
Une trilogie de la crise grecque: Paul Palsterman
Silvio Berlusconi : retour gagnant ?: Giuseppe Santoliquido
Une fois de plus, c’est la « guerre » au Kivu: Jean-Claude Willame
Bahman Ahmadi Amouee : un prisonnier d’opinion iranien emblématique: Pierre Vanrie; Pierre Goubert, historien (1915-2012); Jean-Pierre Nandrin.
billet humeur
Immigration. La logique de crise et le rôle de l’idéologie:
Thomas Dechamps
dossier
Pour la démocratie, prendre au sérieux le populisme
Luc Van Campenhoudt
La démocratie et le populisme dans l’arène politique :
Albert Bastenier
En vérité, je vous le dis !: Marcel Sel
Le populisme italien : de Giulio Andreotti à Beppe Grillo
Giuseppe Santoliquido
Le Caïman, plus qu’un pamphlet: Béatrice Chapaux
un livre
Participer, essai sur les formes démocratiques de la participation, de Joëlle Zask, Ludivine Damay, Hervé Pourtois.
articles
La vie des scientifiques: Lise Thiry
Québec. Le printemps érable: Philippe Barré
Vite faire ses courses: Jacques Vandenschrick
La Revue Nouvelle, 9. Pour la démocratie, prendre au sérieux le populisme [texte imprimé] / Van Campenhoudt Luc, Auteur . - Bruxelles (1050, Belgique) : La Revue Nouvelle, 2012 . - 98 p.
Langues : Français
Catégories : Analyse ; Démocratie Index. décimale : B.01.1. Démocratie Note de contenu : édito
Les trois victimes de l’affaire Martin: Luc Van Campenhoudt
le mois
Les nostalgiques du sang et les pigeons du décalogue: Dan Kaminski
On ne connait pas le dossier: Joëlle Kwaschin
Louvain-la-Neuve a quarante ans. Des utopies bâtisseuses aux confrontations refondatrices: Paul Thielen
Kokopelli : faut-il libéraliser le marché des semences ?:Paul Nihoul
Du flash trading au robot pricing : l’innovation d’Amazon: Roberto Fernandez
Une trilogie de la crise grecque: Paul Palsterman
Silvio Berlusconi : retour gagnant ?: Giuseppe Santoliquido
Une fois de plus, c’est la « guerre » au Kivu: Jean-Claude Willame
Bahman Ahmadi Amouee : un prisonnier d’opinion iranien emblématique: Pierre Vanrie; Pierre Goubert, historien (1915-2012); Jean-Pierre Nandrin.
billet humeur
Immigration. La logique de crise et le rôle de l’idéologie:
Thomas Dechamps
dossier
Pour la démocratie, prendre au sérieux le populisme
Luc Van Campenhoudt
La démocratie et le populisme dans l’arène politique :
Albert Bastenier
En vérité, je vous le dis !: Marcel Sel
Le populisme italien : de Giulio Andreotti à Beppe Grillo
Giuseppe Santoliquido
Le Caïman, plus qu’un pamphlet: Béatrice Chapaux
un livre
Participer, essai sur les formes démocratiques de la participation, de Joëlle Zask, Ludivine Damay, Hervé Pourtois.
articles
La vie des scientifiques: Lise Thiry
Québec. Le printemps érable: Philippe Barré
Vite faire ses courses: Jacques Vandenschrick
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 1536a B.01.1. LUC.P. Livre Centre de doc Documentaires Disponible Les turbulences de l'enseignement supérieur / Luc Van Campenhoudt
Titre : Les turbulences de l'enseignement supérieur Type de document : texte imprimé Auteurs : Luc Van Campenhoudt, Auteur Editeur : Bruxelles [Belgique] : La Revue Nouvelle Année de publication : 2013 Importance : 112 p Langues : Français Catégories : Analyse ; Démocratie Index. décimale : B.01.1. Démocratie Note de contenu : édito
Fraude qui peut !
Donat Carlier, Luc Van Campenhoudt
le mois
Subtil avril : Joëlle Kwaschin
La bande dessinée belge en 40-45 : Roland Baumann
Médias : une nouvelle vigueur pour l’investigation : Simon Tourol
Professions critiques, le cercle vicieux de la précarité
Caroline Van Wynsberghe
Le thatchérisme, entre contrôle et concurrence : Renaud Maes
Myopie autour du Traité budgétaire européen : Olivier Derruine
Mémoires du ghetto de Varsovie 1943-2013 : Roland Baumann
À l’aube du nouveau pontificat : Albert Bastenier
Iran. Pendus devant leurs copains : Ilnaz Mohammadi
Congo : on n’est pas sorti de l’auberge espagnole
Jean-Claude Willame
Blogs et slow revue, la valse à deux temps : Christophe Mincke
Une vie à propos : hommage à Michel van Zeebroeck : Eric De Muynck
billet humeur
Et les Syriens dans tout ça ? La peur du fanatique musulman sur les ondes de la RTBF : Pierre Coopman
dossier
Les turbulences de l’enseignement supérieur : Michel Molitor
Crise universitaire : autopsie d’un désordre : Michel Molitor
Réformer le paysage de l’enseignement supérieur. Quelle méthode ?
Miguel Souto Lopez
un livre
L’âge séculier, de Charles Taylor : Albert Bastenier
articles
Gouverner le capitalisme avec les capitalistes ? : Pierre Ansay
Stéréotypes et domination des femmes : Sophie Heine
Impressions sur la ville. Bruxelles ou la sereine agitation
Boris Korkmazov
Impressions sur la ville. Bruxelles un an après : Boris KorkmazovLes turbulences de l'enseignement supérieur [texte imprimé] / Luc Van Campenhoudt, Auteur . - Bruxelles (1050, Belgique) : La Revue Nouvelle, 2013 . - 112 p.
Langues : Français
Catégories : Analyse ; Démocratie Index. décimale : B.01.1. Démocratie Note de contenu : édito
Fraude qui peut !
Donat Carlier, Luc Van Campenhoudt
le mois
Subtil avril : Joëlle Kwaschin
La bande dessinée belge en 40-45 : Roland Baumann
Médias : une nouvelle vigueur pour l’investigation : Simon Tourol
Professions critiques, le cercle vicieux de la précarité
Caroline Van Wynsberghe
Le thatchérisme, entre contrôle et concurrence : Renaud Maes
Myopie autour du Traité budgétaire européen : Olivier Derruine
Mémoires du ghetto de Varsovie 1943-2013 : Roland Baumann
À l’aube du nouveau pontificat : Albert Bastenier
Iran. Pendus devant leurs copains : Ilnaz Mohammadi
Congo : on n’est pas sorti de l’auberge espagnole
Jean-Claude Willame
Blogs et slow revue, la valse à deux temps : Christophe Mincke
Une vie à propos : hommage à Michel van Zeebroeck : Eric De Muynck
billet humeur
Et les Syriens dans tout ça ? La peur du fanatique musulman sur les ondes de la RTBF : Pierre Coopman
dossier
Les turbulences de l’enseignement supérieur : Michel Molitor
Crise universitaire : autopsie d’un désordre : Michel Molitor
Réformer le paysage de l’enseignement supérieur. Quelle méthode ?
Miguel Souto Lopez
un livre
L’âge séculier, de Charles Taylor : Albert Bastenier
articles
Gouverner le capitalisme avec les capitalistes ? : Pierre Ansay
Stéréotypes et domination des femmes : Sophie Heine
Impressions sur la ville. Bruxelles ou la sereine agitation
Boris Korkmazov
Impressions sur la ville. Bruxelles un an après : Boris KorkmazovRéservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 1574a B.01.1. VAN.L. Livre Centre de doc Documentaires Disponible État des droits de l'Homme en Belgique / Luc Van Campenhoudt
Titre : État des droits de l'Homme en Belgique : Rapport 2010-2011 Type de document : texte imprimé Auteurs : Luc Van Campenhoudt, Auteur Editeur : Bruxelles [Belgique] : La Revue Nouvelle Année de publication : 2011 Importance : 110 p Langues : Français Catégories : Belgique ; Droit ; Droit de l'homme Index. décimale : H. Droit Note de contenu : édito
Du "Printemps arabe" à son automne ? Pascal Fenaux
le mois
Les plombiers sont en retard Benoît Lechat
Conforter le destin criminel ou le rompre : un choix possible
Jean-Pierre Malmendier
Trop de reprise tue la reprise Franscico Padilla
Ukraine : une démocratie en moins à l’Est de l’Europe ?
Andriy Portnov
Pourquoi Gbagbo s’accroche-t-il au pouvoir ? Thierry Ngosso
billet humeur
Télévision, duplex avec vue sur le vide Simon Tourol
dossier
Sécurité... j’écris ton nom  ! Julien Pieret
Accueil  : la crise à l’étranger
L’étranger, ce criminel Pierre-Arnaud Perrouty
Accueil  : la crise à l’étranger
Mena  : l’enfance mise en doute Aurore Dachy
Accueil  : la crise à l’étranger
Régularisations, l’an 1 Alexis Deswaef
Jeune : école de la rue, rue de l’école
Temps couvert pour les jeunes Carla Nagels
Jeune : école de la rue, rue de l’école
Décrets inscriptions : 2010... le der
Khaled Boutaffala, Corinne Villée
Précarité : là où l’insécurité se loge...
De quoi l’expulsion des gens du voyage est-elle le nom ?
Julie Ringelheim
Précarité : là où l’insécurité se loge...
L’insécurité des invisibles Stephan Backers
Précarité : là où l’insécurité se loge...
« Cachez ce pauvre... » Véronique van der Plancken
Le prix de la sécurité
Faut-il lutter contre le terrorisme ? Manuel Lambert
Le prix de la sécurité
Données privées avec agents conservateurs Arne Vandenbogaerde
Le prix de la sécurité
Les forces de l’ordre : facteur sécurisant ? Mathieu Beys
Prisons : malaise carcéral
Tilburg, colonie pénitentiaire belge aux Pays-Bas Juliette Beghin
Prisons : malaise carcéral
Un service pour garantir les droits fondamentaux des détenus lors d’une grève des agents pénitentiaires
Réginald de Béco, Sébastien Robeet
Menaces sur les défenseurs des droits humains
« On ne lutte pas en se cachant » Benoît Van der Meerschen
Menaces sur les défenseurs des droits humains
Où la Colombie délocalise ses violations des droits fondamentaux...
Dan Van Raemdonck
Conclusions
Le verre à moitié vide : qui trinque ? Edgar Szoc
Chronologie 2010 des droits humains en Belgique
Marie Charles, Manuel Lambert, David Morelli
un livre Le quai de Ouistreham, de Florence Aubenas Bernard Francq
articles
2010 : un printemps pour les « petits partis »  ? (4) Paul Wynants
La pensée arabo-musulmane critique en deuil Ali Aouattah
Les hommes dans le combat pour l’égalité Brian Harrison
Incendies et feu de paille Joëlle KwaschinÉtat des droits de l'Homme en Belgique : Rapport 2010-2011 [texte imprimé] / Luc Van Campenhoudt, Auteur . - Bruxelles (1050, Belgique) : La Revue Nouvelle, 2011 . - 110 p.
Langues : Français
Catégories : Belgique ; Droit ; Droit de l'homme Index. décimale : H. Droit Note de contenu : édito
Du "Printemps arabe" à son automne ? Pascal Fenaux
le mois
Les plombiers sont en retard Benoît Lechat
Conforter le destin criminel ou le rompre : un choix possible
Jean-Pierre Malmendier
Trop de reprise tue la reprise Franscico Padilla
Ukraine : une démocratie en moins à l’Est de l’Europe ?
Andriy Portnov
Pourquoi Gbagbo s’accroche-t-il au pouvoir ? Thierry Ngosso
billet humeur
Télévision, duplex avec vue sur le vide Simon Tourol
dossier
Sécurité... j’écris ton nom  ! Julien Pieret
Accueil  : la crise à l’étranger
L’étranger, ce criminel Pierre-Arnaud Perrouty
Accueil  : la crise à l’étranger
Mena  : l’enfance mise en doute Aurore Dachy
Accueil  : la crise à l’étranger
Régularisations, l’an 1 Alexis Deswaef
Jeune : école de la rue, rue de l’école
Temps couvert pour les jeunes Carla Nagels
Jeune : école de la rue, rue de l’école
Décrets inscriptions : 2010... le der
Khaled Boutaffala, Corinne Villée
Précarité : là où l’insécurité se loge...
De quoi l’expulsion des gens du voyage est-elle le nom ?
Julie Ringelheim
Précarité : là où l’insécurité se loge...
L’insécurité des invisibles Stephan Backers
Précarité : là où l’insécurité se loge...
« Cachez ce pauvre... » Véronique van der Plancken
Le prix de la sécurité
Faut-il lutter contre le terrorisme ? Manuel Lambert
Le prix de la sécurité
Données privées avec agents conservateurs Arne Vandenbogaerde
Le prix de la sécurité
Les forces de l’ordre : facteur sécurisant ? Mathieu Beys
Prisons : malaise carcéral
Tilburg, colonie pénitentiaire belge aux Pays-Bas Juliette Beghin
Prisons : malaise carcéral
Un service pour garantir les droits fondamentaux des détenus lors d’une grève des agents pénitentiaires
Réginald de Béco, Sébastien Robeet
Menaces sur les défenseurs des droits humains
« On ne lutte pas en se cachant » Benoît Van der Meerschen
Menaces sur les défenseurs des droits humains
Où la Colombie délocalise ses violations des droits fondamentaux...
Dan Van Raemdonck
Conclusions
Le verre à moitié vide : qui trinque ? Edgar Szoc
Chronologie 2010 des droits humains en Belgique
Marie Charles, Manuel Lambert, David Morelli
un livre Le quai de Ouistreham, de Florence Aubenas Bernard Francq
articles
2010 : un printemps pour les « petits partis »  ? (4) Paul Wynants
La pensée arabo-musulmane critique en deuil Ali Aouattah
Les hommes dans le combat pour l’égalité Brian Harrison
Incendies et feu de paille Joëlle KwaschinRéservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 0925a H. VAN.E. Livre Centre de doc Documentaires Disponible Le bal des tricheurs / Van Campenhoudt Luc
Titre : Le bal des tricheurs Type de document : texte imprimé Auteurs : Van Campenhoudt Luc, Auteur Editeur : Bruxelles [Belgique] : La Revue Nouvelle Année de publication : 2013 Importance : 96 p Langues : Français Catégories : Analyse ; Citoyennete ; Démocratie ; Politique ; recherche ; Travail Index. décimale : B.01. Culture et citoyenneté Note de contenu : Tel le personnage de Stevenson, à la fois Dr Jekyll et Mr Hyde, la science moderne a d’emblée présenté un double visage.
Côté face, elle est parée de toutes les vertus. Les savants, comme on disait jadis, recherchent la vérité pour elle-même, de manière désintéressée. Ils considèrent leurs découvertes comme un bien commun qu’ils partagent avec l’ensemble de la communauté scientifique. Ils n’acceptent une proposition qu’à condition qu’elle résiste à l’expérimentation et au raisonnement logique et soit universellement valide en fonction de critères qui s’imposent à tous [1]. Il en découle que la publication des résultats des recherches est indispensable au fonctionnement de la communauté scientifique et dès lors inhérente au travail scientifique. Toute recherche doit aboutir à une ou plusieurs publications. Ou alors, elle ne sert à rien et ne compte tout simplement pas. C’est sur leur qualité (notoriété de la revue notamment) qu’un chercheur ou un scientifique, comme on dit aujourd’hui, sera évalué par ses pairs. Passe-t-il des années dans son laboratoire à mener d’interminables expériences ou sur son « terrain » à observer minutieusement les comportements de ses semblables, au bout du compte, le scientifique produit des textes, comme le boulanger fabrique du pain et l’entrepreneur des maisons. Le plagiat est forcément une faute grave, car il fausse le jeu en accaparant ce qui représente le fruit le plus précieux du travail des pairs. Le dénoncer est un devoir. Côté pile, la science inquiète par sa puissance même. Fonçant comme un train fou, elle peut mettre en péril l’humanité qu’elle est censée servir et est alors surtout associée au risque. Elle se met au service d’intérêts économiques, politiques ou militaires particuliers et leur réserve alors ses découvertes, qui ne constituent plus un bien commun de l’humanité. De plus en plus individualistes dans un système hypercompétitif, les chercheurs se livrent à une concurrence et à une compétition effrénées pour celui qui publiera le plus et le mieux, et sera le mieux noté dans les rankings. Publier qui n’est en principe qu’un moyen devient la finalité même du travail. C’est au point que certains n’hésitent pas à sacrifier rigueur et profondeur d’analyse sur l’autel de la vitesse, à manipuler leurs données, voire à s’approprier carrément le travail d’un autre en publiant sous leur propre nom ce qu’ils ont dérobé ailleurs. Le plagiat est alors structurellement lié aux dérives du champ de la recherche et de ses institutions. Sa dénonciation n’est pas forcément vertueuse, mais une arme contre ses concurrents, voire une manière, pour les institutions universitaires en manque de moyens, de se faire de l’argent. Tout n’est pas si clair cependant, ni si tranché. Tout d’abord, il n’est pas facile de tracer une frontière nette entre ce qu’un chercheur emprunte à la communauté scientifique et ce qu’il apporte de spécifique et d’original. Le travail de chacun s’inscrit dans une immense et durable entreprise collective dont il ne constitue qu’une infime partie. Dans tout ce que chacun écrit, une très petite proportion provient directement et exclusivement de lui-même. Pour la plus grande partie, ce que nous considérons fièrement comme nos propres pensées, idées ou savoirs ne sont pas les nôtres. Chacun reprend, avec des mots souvent stéréotypés, ce que la communauté scientifique dans son ensemble a pensé avant lui et réexprime à travers lui. Nous sommes « des nains sur des épaules de géants », écrivait Bernard de Chartres. Ensuite, dans la réalité des laboratoires et réseaux scientifiques, la logique du don et de la réciprocité est au cœur du travail et des échanges. Selon la classique structure circulaire décrite par Marcel Mauss, tout chercheur ne cesse de donner, de recevoir et de rendre : une hypothèse féconde, une information cruciale, une source utile, un conseil méthodologique judicieux, une idée clé… L’essentiel de ce système d’échanges échappe à un contrôle formel et technique (notamment de détection du plagiat), parce qu’il se déroule de manière orale et/ou informelle, dans la multitude des échanges au sein d’un labo ou d’un centre de recherche, d’une réunion scientifique, d’une discussion entre collègues, d’un site internet ou de la masse incessante des courriels qui véhiculent de l’information scientifique. Aujourd’hui, les cas de plagiat et de triche (d’universitaires, mais aussi de personnalités politiques et intellectuelles) sont abondamment répercutés dans les médias. Du côté des étudiants (souvent assistés par leurs parents), s’observe un phénomène analogue. On replace tels quels dans ses travaux des passages entièrement puisés dans Wikipedia, on recopie sans scrupule des parties substantielles de mémoires disponibles sur internet, on rétribue carrément des universitaires aguerris, qui offrent sans vergogne leurs services pour rédiger le mémoire de fin d’études. Et on trouve cela normal. Que penser en définitive ? Avant de condamner ou de tolérer, de juger et de règlementer, il faut tenter de mieux comprendre, de mieux saisir ce qui se passe, ce à quoi on a affaire, de décrypter le sens du plagiat dans le monde scientifique et universitaire actuel. Tel est le chantier auquel s’attaquent dans ce dossier Albert Bastenier, Renaud Maes et Christophe Mincke. Leurs textes replacent le problème dans un triple contexte : d’abord celui de l’histoire qui réserve un certain nombre de belles surprises ; ensuite celui de la culture ambiante de la compétition et de l’excellence, de la mobilité et des flux où la question des limites est remise en cause et, avec elle, celle de la transgression ; enfin, celui des conditions actuelles de la recherche et de l’enseignement, notamment au sein de l’université. Le plagiat apparait alors comme une conséquence et une expression de phénomènes plus larges et plus profonds auxquels il faudrait s’attaquer. Un trait du côté « Mr Hyde » du scientifique et de l’étudiant, qui, à l’instar du scénario imaginé par Stevenson, pourrait finir par l’emporter sur son côté « Dr Jekyll ».Le bal des tricheurs [texte imprimé] / Van Campenhoudt Luc, Auteur . - Bruxelles (1050, Belgique) : La Revue Nouvelle, 2013 . - 96 p.
Langues : Français
Catégories : Analyse ; Citoyennete ; Démocratie ; Politique ; recherche ; Travail Index. décimale : B.01. Culture et citoyenneté Note de contenu : Tel le personnage de Stevenson, à la fois Dr Jekyll et Mr Hyde, la science moderne a d’emblée présenté un double visage.
Côté face, elle est parée de toutes les vertus. Les savants, comme on disait jadis, recherchent la vérité pour elle-même, de manière désintéressée. Ils considèrent leurs découvertes comme un bien commun qu’ils partagent avec l’ensemble de la communauté scientifique. Ils n’acceptent une proposition qu’à condition qu’elle résiste à l’expérimentation et au raisonnement logique et soit universellement valide en fonction de critères qui s’imposent à tous [1]. Il en découle que la publication des résultats des recherches est indispensable au fonctionnement de la communauté scientifique et dès lors inhérente au travail scientifique. Toute recherche doit aboutir à une ou plusieurs publications. Ou alors, elle ne sert à rien et ne compte tout simplement pas. C’est sur leur qualité (notoriété de la revue notamment) qu’un chercheur ou un scientifique, comme on dit aujourd’hui, sera évalué par ses pairs. Passe-t-il des années dans son laboratoire à mener d’interminables expériences ou sur son « terrain » à observer minutieusement les comportements de ses semblables, au bout du compte, le scientifique produit des textes, comme le boulanger fabrique du pain et l’entrepreneur des maisons. Le plagiat est forcément une faute grave, car il fausse le jeu en accaparant ce qui représente le fruit le plus précieux du travail des pairs. Le dénoncer est un devoir. Côté pile, la science inquiète par sa puissance même. Fonçant comme un train fou, elle peut mettre en péril l’humanité qu’elle est censée servir et est alors surtout associée au risque. Elle se met au service d’intérêts économiques, politiques ou militaires particuliers et leur réserve alors ses découvertes, qui ne constituent plus un bien commun de l’humanité. De plus en plus individualistes dans un système hypercompétitif, les chercheurs se livrent à une concurrence et à une compétition effrénées pour celui qui publiera le plus et le mieux, et sera le mieux noté dans les rankings. Publier qui n’est en principe qu’un moyen devient la finalité même du travail. C’est au point que certains n’hésitent pas à sacrifier rigueur et profondeur d’analyse sur l’autel de la vitesse, à manipuler leurs données, voire à s’approprier carrément le travail d’un autre en publiant sous leur propre nom ce qu’ils ont dérobé ailleurs. Le plagiat est alors structurellement lié aux dérives du champ de la recherche et de ses institutions. Sa dénonciation n’est pas forcément vertueuse, mais une arme contre ses concurrents, voire une manière, pour les institutions universitaires en manque de moyens, de se faire de l’argent. Tout n’est pas si clair cependant, ni si tranché. Tout d’abord, il n’est pas facile de tracer une frontière nette entre ce qu’un chercheur emprunte à la communauté scientifique et ce qu’il apporte de spécifique et d’original. Le travail de chacun s’inscrit dans une immense et durable entreprise collective dont il ne constitue qu’une infime partie. Dans tout ce que chacun écrit, une très petite proportion provient directement et exclusivement de lui-même. Pour la plus grande partie, ce que nous considérons fièrement comme nos propres pensées, idées ou savoirs ne sont pas les nôtres. Chacun reprend, avec des mots souvent stéréotypés, ce que la communauté scientifique dans son ensemble a pensé avant lui et réexprime à travers lui. Nous sommes « des nains sur des épaules de géants », écrivait Bernard de Chartres. Ensuite, dans la réalité des laboratoires et réseaux scientifiques, la logique du don et de la réciprocité est au cœur du travail et des échanges. Selon la classique structure circulaire décrite par Marcel Mauss, tout chercheur ne cesse de donner, de recevoir et de rendre : une hypothèse féconde, une information cruciale, une source utile, un conseil méthodologique judicieux, une idée clé… L’essentiel de ce système d’échanges échappe à un contrôle formel et technique (notamment de détection du plagiat), parce qu’il se déroule de manière orale et/ou informelle, dans la multitude des échanges au sein d’un labo ou d’un centre de recherche, d’une réunion scientifique, d’une discussion entre collègues, d’un site internet ou de la masse incessante des courriels qui véhiculent de l’information scientifique. Aujourd’hui, les cas de plagiat et de triche (d’universitaires, mais aussi de personnalités politiques et intellectuelles) sont abondamment répercutés dans les médias. Du côté des étudiants (souvent assistés par leurs parents), s’observe un phénomène analogue. On replace tels quels dans ses travaux des passages entièrement puisés dans Wikipedia, on recopie sans scrupule des parties substantielles de mémoires disponibles sur internet, on rétribue carrément des universitaires aguerris, qui offrent sans vergogne leurs services pour rédiger le mémoire de fin d’études. Et on trouve cela normal. Que penser en définitive ? Avant de condamner ou de tolérer, de juger et de règlementer, il faut tenter de mieux comprendre, de mieux saisir ce qui se passe, ce à quoi on a affaire, de décrypter le sens du plagiat dans le monde scientifique et universitaire actuel. Tel est le chantier auquel s’attaquent dans ce dossier Albert Bastenier, Renaud Maes et Christophe Mincke. Leurs textes replacent le problème dans un triple contexte : d’abord celui de l’histoire qui réserve un certain nombre de belles surprises ; ensuite celui de la culture ambiante de la compétition et de l’excellence, de la mobilité et des flux où la question des limites est remise en cause et, avec elle, celle de la transgression ; enfin, celui des conditions actuelles de la recherche et de l’enseignement, notamment au sein de l’université. Le plagiat apparait alors comme une conséquence et une expression de phénomènes plus larges et plus profonds auxquels il faudrait s’attaquer. Un trait du côté « Mr Hyde » du scientifique et de l’étudiant, qui, à l’instar du scénario imaginé par Stevenson, pourrait finir par l’emporter sur son côté « Dr Jekyll ».Réservation
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PermalinkLa Revue Nouvelle, 4. Bicentenaire de Waterloo, quels enjeux depuis 1815 ? / Van Campenhoudt Luc
PermalinkLa Revue Nouvelle, 6. Prison Encore et toujours ? / Luc Van Campenhoudt
PermalinkLa Revue Nouvelle, 7. La revue nouvelle, n°7 / Van Campenhoudt Luc
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