Titre : | Le modèle politique français : La société civile contre le jacobinisme de 1789 à nos jours | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Pierre Rosanvallon, Auteur | Editeur : | Paris [France] : Editions du Seuil | Année de publication : | 2004 | Importance : | 435 p | ISBN/ISSN/EAN : | 2900000219786 | Langues : | Français | Catégories : | France ; Histoire ; Politique
| Mots-clés : | Contre-pouvoirs jacobinisme | Index. décimale : | E. Sociologie / Anthropologie | Note de contenu : | Avec ce nouvel opus, l'historien Pierre Rosanvallon poursuit son travail d'analyse, entamé dès le milieu des années 70, de la démocratie française et de son héritage révolutionnaire, mais en portant, cette fois, tout spécialement son attention sur le jacobinisme auquel on l'associe traditionnellement. S'il existe bien une singularité française, elle « est beaucoup plus marquée dans les représentations que le pays se fait de lui-même que dans sa marche effective » et non dans une faiblesse des corps intermédiaires comme l'avait prétendu en son temps Alexis de Tocqueville. En croisant une histoire des idées avec une histoire sociale, P. Rosanvallon montre comment la démocratie française a en fait été tout au long du xixe siècle travaillée par une tension entre ce jacobinisme - que pour sa part, il préfère appeler « culture politique de la généralité » - et la réalité sociale du pays.
En se plaçant, dans un premier temps, dans la perspective d'une histoire des idées, il précise les trois dimensions de cette culture politique de la généralité, à savoir : une dimension sociale (l'inclination à la célébration du « grand tout national ») et son pendant politique (la défiance à l'égard des partis politiques), enfin une dimension procédurale (le culte de la loi). En se plaçant ensuite dans la perspective d'une histoire sociale, P. Rosanvallon décrit les formes de résistances portées notamment par le monde associatif et syndical. Elles se manifestèrent, précise-t-il, dès la première moitié du xixe siècle et ce au nom de trois impératifs : réguler l'économie, conjurer le « spectre de la dissolution sociale », enfin garantir les libertés individuelles. Si ces résistances ont ébranlé le jacobinisme originel, elles ne l'ont pas, précise l'auteur, définitivement abattu.
Dans une troisième partie, il décrit la recomposition libérale du jacobinisme intervenue à la fin du xixe siècle. Elle devait se traduire notamment par l'adoption des lois de 1884 sur les syndicats et de 1901 sur les associations. L'auteur montre au passage la contribution de la sociologie alors en émergence dans cette évolution. Au final, c'est un modèle infléchi qui voit le jour au tournant du xxe siècle, caractérisé par une « démocratie polarisée » (faisant cohabiter pluralisme social et primat de l'intérêt général) et un « Etat réseau » (intégrant la dynamique associative et s'appuyant sur ses propres corps, comme le corps enseignant). Reste à savoir si ce modèle survivra aux épreuves liées à la mondialisation. |
Le modèle politique français : La société civile contre le jacobinisme de 1789 à nos jours [texte imprimé] / Pierre Rosanvallon, Auteur . - Paris (27, rue Jacob, France) : Editions du Seuil, 2004 . - 435 p. ISSN : 2900000219786 Langues : Français Catégories : | France ; Histoire ; Politique
| Mots-clés : | Contre-pouvoirs jacobinisme | Index. décimale : | E. Sociologie / Anthropologie | Note de contenu : | Avec ce nouvel opus, l'historien Pierre Rosanvallon poursuit son travail d'analyse, entamé dès le milieu des années 70, de la démocratie française et de son héritage révolutionnaire, mais en portant, cette fois, tout spécialement son attention sur le jacobinisme auquel on l'associe traditionnellement. S'il existe bien une singularité française, elle « est beaucoup plus marquée dans les représentations que le pays se fait de lui-même que dans sa marche effective » et non dans une faiblesse des corps intermédiaires comme l'avait prétendu en son temps Alexis de Tocqueville. En croisant une histoire des idées avec une histoire sociale, P. Rosanvallon montre comment la démocratie française a en fait été tout au long du xixe siècle travaillée par une tension entre ce jacobinisme - que pour sa part, il préfère appeler « culture politique de la généralité » - et la réalité sociale du pays.
En se plaçant, dans un premier temps, dans la perspective d'une histoire des idées, il précise les trois dimensions de cette culture politique de la généralité, à savoir : une dimension sociale (l'inclination à la célébration du « grand tout national ») et son pendant politique (la défiance à l'égard des partis politiques), enfin une dimension procédurale (le culte de la loi). En se plaçant ensuite dans la perspective d'une histoire sociale, P. Rosanvallon décrit les formes de résistances portées notamment par le monde associatif et syndical. Elles se manifestèrent, précise-t-il, dès la première moitié du xixe siècle et ce au nom de trois impératifs : réguler l'économie, conjurer le « spectre de la dissolution sociale », enfin garantir les libertés individuelles. Si ces résistances ont ébranlé le jacobinisme originel, elles ne l'ont pas, précise l'auteur, définitivement abattu.
Dans une troisième partie, il décrit la recomposition libérale du jacobinisme intervenue à la fin du xixe siècle. Elle devait se traduire notamment par l'adoption des lois de 1884 sur les syndicats et de 1901 sur les associations. L'auteur montre au passage la contribution de la sociologie alors en émergence dans cette évolution. Au final, c'est un modèle infléchi qui voit le jour au tournant du xxe siècle, caractérisé par une « démocratie polarisée » (faisant cohabiter pluralisme social et primat de l'intérêt général) et un « Etat réseau » (intégrant la dynamique associative et s'appuyant sur ses propres corps, comme le corps enseignant). Reste à savoir si ce modèle survivra aux épreuves liées à la mondialisation. |
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